Il n’y a pas d’industrie forte sans numérique
Philippe Varin, Président de France Industrie, est venu exposer quelles sont les conditions pour que l’industrie française réussisse sa transition numérique.
« Depuis 20 nous avons connu une désindustrialisation de la France, puisque l’industrie est passée sur cette période de 20 à 12 % du PIB, alors que de son côté l’Allemagne est restée stable à 23 %. Ce qui représente la destruction d’un million d’emplois industriels. Heureusement ce déclin est enrayé depuis 2 ans. Mais s’il y a un début d’embellie, il faut rester vigilant et avoir comme obsession la compétitivité. L’industrie, les Régions, l’Etat et l’Europe sont tous mobilisés pour aller dans ce sens, avec la définition de 9 chaînes de valeurs stratégiques, dont l’une est dédiée au HPC ».
Il a aussi rappelé le paradoxe français en termes de numérique : « Nous avons en France les meilleurs cerveaux, les meilleurs intégrateurs, les meilleurs fournisseurs de solutions et nous sommes la ‘‘start-up nation’’. Pourtant, sur les 25 000 PME et ETI industrielles seulement 20 % ont établi un diagnostique numérique et sont entrées dans une première phase de numérisation. Et dans les têtes des 16 filières industrielles que nous avons identifiées, seules l’aéronautique, l’automobile et l’électronique ont mis en place des plates-formes numériques. Ce qui n’est pas brillant ! D’ailleurs la France est classée en 18e position par l’Union Européenne sur la pénétration du numérique dans l’industrie. Il faut donc mutualiser les développements des briques de base entre les filières pour rattraper notre retard et créer rapidement les plates-formes numériques qui nous manquent. 5 ou 6 filières devrait y arriver d’ici la fin de l’année ».
Au plus proche du terrain, France Industrie s’est fixé un objectif de 10 000 PME et ETI diagnostiquées d’un point de vue numérique, avec un budget de 80 M€ venant de BPI sous le pilotage des régions. Des aides sont aussi prévues pour leur mettre le pied à l’étrier lors de leurs premiers pas vers des outils numériques (calcul/simulation, robotique, 5G…).
Mais ce passage au numérique ne se fera pas sans les hommes. « Il faut travailler à la fois sur : les compétences des salariés en analysant finement les besoins des filières industrielles et en les formant au plus juste ; l’appétence en donnant aux jeunes l’envie de travailler dans l’industrie ; l’accès aux emplois industriels à la fois en termes de transport, de logement, de mobilité, etc. ».
Enfin, l’Europe doit continuer à jouer son rôle en termes de connectivité, de standardisation des données et de cyber-sécurité, avec la participation accrue des industriels français dans les groupes de travail et les comités de normalisation. « Autant de sujets cruciaux car il n’y a pas de pays fort sans économie forte, il n’y a pas d’économie forte sans industrie forte et il n’y a pas d’industrie forte sans numérique », a conclu Philippe Varin. |
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There is no strong industry without digital
Philippe Varin, President of France Industrie, then came to explain the conditions for the French industry to succeed with its digital transition.
"Since 20 years ago, we have seen a deindustrialization of France industry from 20% to 12% of GDP over this period, while Germany has remained stable at 23%. This represents a destruction of one million industrial jobs. Fortunately, this decline has been halted for the past 2 years. Even if an improvement is coming, we must remain vigilant and be obsessed with competitiveness. Industry, the Regions, the State and Europe are all mobilized to move forward in this direction, with the definition of 9 strategic value chains, one of which is dedicated to the HPC".
He also recalled the French paradox in terms of digital technology: " In France, we have among the best brainpower, the best integrators, the best solution providers and we are the''start-up nation ''. Out of the 25,000 industrial SMEs and ITEs, however, only 20% have made a digital diagnosis to enter the first phase of digitization. And in the leading 16 industrial sectors we have identified, only aeronautics, automotive and electronics have set up digital platforms. This is not brilliant! Moreover, France is ranked 18th by the European Union on the penetration of digital technology into industry. It is therefore necessary to share the development of basic building blocks across sectors to catch up and quickly create the digital platforms that we lack: 5 or 6 sectors should be able to do so by the end of the year".
As close as possible from the field, France Industrie has set its target of 10,000 SMEs and ITEs to be diagnosed from a digital point of view, with a budget of €80 million from BPI (Banque Publique d’Investissement) with guidance from the Regions. Assistance is also provided to get them off the ground taking first steps towards owning digital tools (computation/simulation, robotics, 5G...). But this transition to digital will not happen without people. " We must work on both: the skills of employees by finely analyzing the needs of industrial sectors and training people as accurately as possible; appetite by giving young generations the desire to work in industry; access to industrial jobs in terms of transport, housing, mobility, etc.".
Finally, Europe must continue to play its role in terms of connectivity, data standardization and cyber-security, with increased participation of French industrialists in working groups and standardization committees. " So many crucial subjects because there is no strong country without a strong economy, no strong economy without a strong industry, and there is no strong industry without digital technology," concluded Philippe Varin. |